En écrivant ce mot buzz, je ne peux penser qu’à la forêt de Brocéliande où nos druides, la fleur au fusil, allaient cueillir le gui, ingrédient indissociable de la potion magique. Le buzz est la magie de nos communications, de nos images voire de nos produits pour peu qu’ils se vêtissent correctement de quelques fonctionnalités, les voilà qu’ils ressuscitent les reliques enfouies en nos R&D.
Cette potion magique, tellement indispensable dans le climat morose actuel (d’hier et de demain !), est rebaptisée à tous vents : innovation, disruption, créativité … yaka, faux cons ! Quels que soient ses ingrédients, elle serait à elle seule la potion miracle de la relance. Chaque secteur se l’approprie dans un monde en pleine mutation où les innovations fleurissent également … tout le monde innove. Il va jusqu’à augmenter la réalité qui en devient virtuelle, mémoire de pilier de bar.
Mais comment naissent ces innovations tant attendues ? S’agit-il de fécondation in vitro?!?! … comprenez un développement en chambre stérile d’un projet R&D peut-être tout aussi stérile mais sa gestation dépasse largement les neuf mois. Les spécialistes pensent que cela serait dû à la pollution technologique qui mécaniserait la relation émotionnelle de l’entreprise ! Aussi, cette approche termine souvent dans les choux !
Heureusement non. La société évolue. Le couple R&D et Client se découvre, se séduit, c’est meetic ! Il s’épanouit dans l’innovation. Chacun accompagne l’autre dans le concret, dans le succès. Ces clients porteurs (certains les appellent les « donneurs ») sont entendus, écoutés. Ils deviennent une véritable source de jouvence pour les entreprises, leurs personnels, leurs actionnaires. Nul doute qu’un jour l’émotion et l’humain seront bientôt présents ! Peut-être un buzz en devenir.
Pourrions-nous conclure avec cette citation attribuée à Henry Ford : “If I had asked people what they wanted, they would have said faster horses ».
Il a quand même mis 17 ans pour sortir les pickups alors que, dès le départ, les agriculteurs enlevaient les sièges arrière de leur véhicule ! Certains vont même jusqu’à penser qu’il était daltonien ce qui expliquerait aussi la seule couleur permise : le noir.
Ma conclusion : votre innovation passe par vos clients, c’est un parcours d’échanges et d’humanité.
Tribune libre de Didier Delhaye pour DOCaufutur