Si le début 2015 se montre plutôt sombre et tourmenté, le Web2B2015 nous a enjoué ; et dans la foison d’événements sur le sujet, je vous prie de croire que nous sommes rassasiés, faisons les difficiles et demeurons chatouilleux sur la qualité. Ici, tout était réussi ! Depuis le choix peu commun du lieu de la manifestation aux personnalités qui débattaient lors des Keynotes mais aussi aux efforts faits par les exposants pour s’ouvrir aux besoins des visiteurs et non pas se cantonner en un discours purement commercial.
Nous avons donc été ravis d’assister à plusieurs conférences comme, ici, celle de Milky qui a exposé à ses auditeurs comment proposer le bon contenu, au bon moment, au bon public, sur le bon réseau social. Sachant que tous les ans le nombre de données partagées double, il s’agit d’un vrai défi que de retenir l’attention et surtout d’être lu par les consommateurs et influenceurs de tout poil. L’exercice se corse encore quand on sait que les algorithmes de nos chers réseaux sociaux et moteurs de recherches évoluent en permanence et que, pour être au fait de l’état de l’Art en matière de communication numérique, il faut remettre en question ses compétences au quotidien. Qui parle d’humilité !?!? Nous sommes dans le e-commerce cher lecteur… et bien oui, même dans ce secteur qui semble tout bousculer sur son passage, ceux qui tirent leur épingle du jeu et réussissent sont les plus humbles ; ceux qui se remettent en question, analysent, testent, cherchent, se cassent la figure, repartent de plus belle. Ainsi nous avons assisté à la Keynote des « Reines du e-commerce ».
Le commerce en ligne est, dans les faits, synonyme de plus de choix, plus de marques sur un même site Internet sans pour autant être nécessairement une marketplace, mais surtout, pour le marchand, le e-commerce doit signifier « l’obligation de fournir plus de services et plus de personnalisation ».
Pour Marine Desfrennes, co-fondatrice de leslouves.com, « aujourd’hui nous ne sommes plus complexés d’acheter en ligne », que ce soit de la lingerie ou des bijoux, des jeux ou des voyages, pour une occasion ou pour son plaisir, avec des amis ou au fond de son lit, le e-commerce est synonyme d’ouverture. Et Delphine Remy Boutang, aujourd’hui à la tête de The Social Bureau, de lancer « le e-commerce est mort, vive le digital » car, in fine, c’est l’intégralité de notre quotidien qui est impacté par l’univers du web. « En cela, ce sont les réseaux sociaux qui ont accéléré le changement de paradigme ». Les efforts des marchands se portent particulièrement sur l’accompagnement de leurs clients, la fidélisation, le suivi des commandes car il ne faut pas oublier que dans ce secteur le coût d’acquisition client reste très élevé. L’humain, la qualité du service et des produits sur le long terme, la capacité à proposer des offres personnalisées et des moyens de paiement pertinents tant dans le cadre de business cross border, international que d’usage de moyens de paiement prépayés, pots communs, listes de mariage, le e-commerçant doit offrir un panel de choix très large à toutes les étapes du parcours client tout en ne minimisant pas les impacts sur sa rentabilité propre très fragile.
Le e-commerce, un business simple ? Non, des plus audacieux !
« Être expert en e-commerce c’est se dire avant tout qu’on ne l’est pas » poursuit Delphine Remy Boutang. « Il s’agit d’un challenge permanent » précise Cécile Roederer Fondatrice et CEO de Smallable « et pour assurer le succès de son projet, il faut savoir se structurer au bon moment. L’une des recettes c’est de savoir organiser à temps sa start-up, tant en terme de moyens que d’humain, instiller des seniors au milieu des juniors, pour en faire une véritable entreprise et gérer sa croissance ; ce n’est pas si simple ! »
Je n’ai pas regretté non plus la visite d’Axelle Lemaire qui a honoré l’assistance par sa présence pour un discours d’une grande dynamique et pas langue de bois. Je dis bien « honoré » car Madame la Ministre a su nous captiver, répondre aux questions même plutôt personnelles comme l’usage qu’elle fait des réseaux sociaux. Une grande actrice diront les chagrins ; non, juste quelqu’un d’étonnant, de sincère, d’humain, qui met un point d’honneur à conserver sa spontanéité et sa franchise et qui est restée après son intervention parmi les exposants, a pris le temps de réaliser une vidéo, des photos avec des enfants au milieu des badauds que nous étions. Pour elle, la France « alliance de génie technologique et de créativité » doit prendre le leadership sur l’économie numérique en Europe « terre d’innovation » et elle se bat pour cela. « Nous sommes dans la décennie des objets connectés et nous devons avoir une vision stratégique industrielle » n’a-t-elle pas manqué de rappeler.
Un mot sur le lieu: les Folies Bergères !
Bien sûr ceux qui me connaissent bien diront que pour une ancienne danseuse, professionnelle des Arts du spectacle, je ne pouvais être qu’emballée. Mais je n’étais pas seule et, de l’avis de tous, cette célèbre salle de spectacles créait une belle ambiance pour ce rendez-vous.
Dans cette population triée sur le volet où se côtoyaient décideurs et gurus de la profession (nous avons aperçu pour ne citer qu’eux Franck Perrier et Yann Gourvennec), j’ai regretté tout de même que quelques grandes marques n’aient pas eu l’envie, l’audace ou le courage d’exposer pour apporter leur vision non moins intéressante du secteur.
La deuxième édition du Web2B fermera ses portes cette nuit… Les partenaires et exposants de cette édition semblent avoir eu raison de faire confiance dans le professionnalisme des équipes de OnePlace, l’organisateur qui interpelle à chacune de ses manifestations en renouvelant les classiques et en apportant des touches d’innovation et de créativité à ses événements.
Est-ce l’annonce d’une belle histoire qui va perdurer quelques années ? En tout cas, c’est ce que nous souhaitons à cet événement qui a déjà su se créer une place dans l’univers très concurrentiel des forums sur le commerce en ligne.
Et pour finir, je trépigne d’impatience de vous retrouver sur le prochain événement de Oneplace : Time2Marketing 2015!
Corinne Estève Diemunsch