Standardiser pour survivre, un français dans le jeu des normes

 GraphExpo-2012

 

L’edition 2012 de Graph Expo aura connu une petite révolution, la participation du spécialiste français de la norme ISO de calibrage des couleurs, à la conférence des experts du standard américain concurrent.

 

Aux côtés de Xerox, de Fujifilm ou d’EFI, le logo d’une petite société française figure en bonne place sur le programme de la prestigieuse conférence G7, qui réunit sur le salon les experts américains en matière de calibrage des couleurs à l’impression. C’est une petite révolution, explique Elie Khoury, Président fondateur d’Alwan Color Expertise. La petite société lyonnaise est l’un des experts mondiaux de la norme de calibrage ISO 12647, concurrente du standard américain de fait G7. Jusqu’à présent, les deux méthodes de coordination des couleurs étaient purement et simplement incompatibles. Nous sommes venus apporter au marché américain la solution à un problème embarrassant, explique Elie Khoury. Sous l’impulsion des constructeurs, les imprimeurs américains avaient largement investi dans la mise en œuvre du standard américain. Mais à l’échelle internationale, celui-ci s’est vu rapidement supplanté par la norme ISO 12647. D’où une impasse : comment adopter la nouvelle norme sans remettre en cause tous les efforts, et les investissements, de standardisation déjà entrepris ? « Nous sommes les seuls sur le marché à pouvoir permettre aux imprimeurs de travailler en conformité avec le standard G7 et la norme ISO », résume Elie Khoury. L’intérêt est avant tout économique. Le calibrage automatique des couleurs signifie moins de gâche et surtout le respect des critères de qualité et des délais exigés par le client. Ce qui a tout déclenché, selon Elie Khoury, c’est le besoin d’intégrer l’impression jet d’encre de données variables sur les lignes offset. A l’arrivée, le client s’attend à une reproduction à l’identique des couleurs, quelle que soit la technologie utilisée. Pour l’imprimeur, satisfaire ces critères de qualité sans perdre en productivité est devenu une question de survie. Avec la crise, explique encore le président fondateur d’Alwan Color Expertise, le monde de l’impression éditique est poussé à franchir un pas supplémentaire vers plus d’industrialisation.

Paul PHILIPON