Par Patrick CAHUET, 1PRIME concept
HP, leader mondial du Print, utilise le Cloud Computing pour préparer l’avenir de la diffusion imprimée de l’information et de la connaissance et pour développer le volume de pages imprimées sur ses solutions.
I. Contexte
En compagnie d’une pléiade de consultants, d’analystes internationaux, et de représentants de la presse informatique, j’ai eu l’honneur d’être invité par HP Imaging&Printing Group (HP IPG), à Dublin, au EMEA INFLUENCERS EVENT 2011.
Cet événement fut l’occasion pour la direction mondiale de HP IPG, après une visite de l’usine de cartouches jet d’encre de Dublin (DIMO), de partager leur vision du marché et de l’avenir de l’impression.
Figure 1 Vyomesh Joshi, HP IMG Executive Vice President
Avant de nous recevoir en entretiens particuliers, Vyomesh Joshi, Executive Vice President a réalisé une brillante présentation de la stratégie et d’applications types de HP IPG dans les segments de l’Impression personnelle, d’entreprise, du grand format jet d’encre et de l’impression haut volume (HP Indigo et InkJet Web Press).
François Martin, Worldwide Marketing Director, Graphic Solutions Business (GSB) a particulièrement développé le thème des applications de HP Indigo et des presses jet d’encre.
II. Quelques chiffres :
Le chiffre d’affaire de HP IPG est passé de $19 Milliards en 2001 à $26 Milliards en 2011, avec une croissance encore plus forte sur les marchés émergeants.
On rappelle que HP est présent sur quasi tous les segments de solutions d’impression, et fournit aussi bien des imprimantes qui génèrent 60 pages par mois que des presses numériques jet d’encre qui en produisent 30 Millions !
Dans la même période, les volumes d’impression sur presses numériques HP Indigo ont augmenté de 1600%, pour atteindre 16 milliards de pages par an en 2011.
Sachant que HP a installé 40 presses jet d’encre HP Injet Web Press depuis 2009, et que chacune d’elles produit 30 millions d’équivalent A4 par mois, soient 360 Millions de pages par an, leur potentiel de production présente 14 Milliards de pages, soit presque autant, à 40 presses, que le parc mondial de plus de 5000 presses HP Indigo.
III. Axe directeur de IPG : transfert Analogique vers Numérique
Le volume imprimé produit annuellement dans le monde, toutes applications et technologies confondues, est estimé par HP à plus de 50 Trilliards, soient 50 000 Milliards d’équivalents A4.
Considérant que l’impression numérique ne représente que 1% du volume de ces pages, on comprend l’intérêt de HP pour le transfert « Analogique vers Digital » et les investissements qu’y consacrent le géant de l’informatique.
Si l’on ajoute à ce constat que la part de marché estimée de HP est de 55% dans les segments des imprimantes bureautique, mais que HP ne produit que 1% des pages GLOBALES sur ses machines haut volume, on réalise les enjeux de ce colossal marché.
IV. Imprimer = laisser un impact et renvoyer au réel les informations du monde virtuel.
Vyomesh Joshi (VJ par commodité) est un directeur exécutif charismatique, aussi à l’aise pour présenter des concepts marketing dans un show orchestré à l’américaine que pour argumenter techniquement lors d’une réunion en face à face.
Pour VJ, 100% de l’information est aujourd’hui, à un moment donné, disponible sous forme numérique (bits). Or, l’information reste une représentation du réel, donc de la matière, ou des atomes.
La vocation nouvelle de l’imprimé, est de permettre la rematérialisation de l’information numérique sur un support physique, papier par exemple.
Le cycle de la communication imprimée peut ainsi être redéfini :
Matière (atomes) vers Numérique (bits) et impression sur matière (atomes).
En d’autres termes, imprimé permet de renvoyer au réel les informations du monde virtuel.
Cette démonstration est un extraordinaire plaidoyer pour la défense de la pérennité du produit imprimé, sans doute une de ses qualités principales.
V. e-Print stratégie : Envoyer une pomme dans les nuages et l’imprimer à partir de la même machine
La démonstration du concept atomes – bits – atomes est effectuée à partir d’une nouvelle imprimante multifonction, équipée d’un scanner en 3 D, et bien sûr totalement connectée Web.
A partir du scanner 3D on peut numériser un objet, une pomme par exemple, en envoyer automatiquement l’image dans le Cloud, intégrer cette image dans une page et, enfin, renvoyer la page imprimée sur le même dispositif qui aura effectué la saisie. Tout ceci, sans ordinateur, l’intelligence et la connexion Web et WiFI étant intégrées dans le contrôleur de l’imprimante.
VI. e-Print centers pour les TPE, PME, et entreprises
HP croit fermement à ce qui, avant e-Print, fut désigné sous le nom de Print 2.0, dans la lignée du concept originel de Web 2.0
A ce jour, la TOTALITE des moyens d’impression HP d’une valeur supérieure à $79 (j’aime le positionnement prix marketing !) sont « web connected ». Ils seront plus de 50 millions en 2012, 100 millions en 2013, etc.
L’objectif est de créer un gigantesque réseau de périphériques d’impression, de touts formats et de toute capacité, destinés à imprimer en tout point du globe, des informations disponibles à partir d’un ordinateur ou d’un Smartphone.
Le témoignage d’un architecte, dans un taxi à Barcelone, qui envoie des plans annotés sur une imprimante DesignJet HP à Pékin et les imprime à distance illustre une application du programme e-print.
Pour atteindre cet objectif, HP met en place une vaste infrastructure logicielle et matérielle déclinée en plusieurs applications, existantes et à venir, hébergées dans le fantastique et mystérieux espace du Cloud (en Français, dans les nuages !).
Le potentiel de ce réseau est immense pour tous les utilisateurs de l’impression bureautique, et nul doute que de multiples applications verront le jour prochainement.
VII. e-Print Business Hub : L’ultime développement de Print on Demand
Si les applications ci-dessus, malgré la performance technologique, paraissent anecdotiques aux professionnels et prestataires de l’impression, il en va tout autrement du Business Hub, et de son corolaire logiciel Smart marketing Suite.
En résumé, HP IPG ambitionne de relier les prestataires imprimeurs, leurs partenaires et les entreprises de toute taille via un gigantesque réseau structuré, hébergé dans le cloud, de « information as a service ».
Pour schématiser, les entreprises abonnées auront accès à un vaste panel de services de traitement et de gestion de leurs données numériques (stockage, mise en page, partage, sauvegarde, embellissement, etc.), pourront partager leurs contenus dans un flux collaboratif avec leurs clients, prestataires, agences de création, ou partenaires, et lancer des impressions professionnelles, structurées dans la forme et ciblées, vers le ou les prestataires imprimeurs de leur choix, ou, pour de micro-tirages, vers un ou des outils bureautiques locaux.
Les services proposés dans le cloud « Business Hub », comme me l’a confirmé Vyomesh Joshi lors de la session de travail, couvriront toutes les opérations (création – numérisation – authentification – stockage) qui permettent de passer d’un flot de données peu structurées en un flot de données structurées et organisées.
J’aime considérer cette stratégie comme l’expression ultime du Print on Demand : les données sont accessibles de tout lieu, à partir de tout périphérique connecté (entre parenthèse, même une autre imprimante web-connected !), et peuvent être imprimées et livrées, dans la qualité de son choix, près des destinataires de son choix, par des prestataires professionnels de son choix.
VIII.Education et Print : une conviction et une mission
Pour HP IPG, et plus particulièrement son Executive President VJ, l’impression est et restera le moteur principal de la transmission du savoir et de l’éducation. Cette volonté concerne le monde entier, et tout particulièrement les pays en développement et où les besoins d’alphabétisation sont les plus forts.
Je cite VJ : « L’interaction avec le contenu est un facteur clé de l’apprentissage. La mise à disposition de la formation sous forme imprimée a un rôle social, global et local. »
IX. Focus sur l’impression de livres chez CPI
En présence de François Martin, Pierre François Caté, PDG de CPI a fait le point sur l’activité d’impression numérique du leader Européen du marché.
Chez CPI, les livres de littérature sont imprimés en Numérique sur les 5 presses HP InkJet Web Presses jusqu’à 3500 exemplaires. L’imprimeur vise un seuil de 5000 exemplaires dans le futur proche et a comme objectif de continuer le déploiement de la technologie jet d’encre HP, qui répond parfaitement à l’augmentation du nombre des publications conjuguée à une baisse sensible du tirage moyen.
X. Les pré annonces DRUPA 2012 de François Martin
drupa 2012 sera un événement majeur pour HP, qui augmentera encore la surface de son stand et présentera une vision globale de toutes ses solutions, avec, comme ils nous l’on déjà habitué, un focus particulier sur les applications et les démonstrations concrètes.
Côté nouveautés, aucune annonce n’a été faite bien sûr (le secret est bien gardé), mais il semble plus que probable qu’une nouvelle génération de presses HP Indigo au format B2 (4 pages A4) sera présentée en avant première.
Côté grand format, l’encre latex risque de se généraliser, les vitesses et les formats augmenter.
En ce qui concerne la gamme Web Ink Jet, il sera intéressant de découvrir les applications présentées et de juger des niveaux de qualité.
En revanche, il n’y a aura pas d’imprimantes jet d’encre haut volume feuille à feuille. Dans cette gamme de produit, la technologie laser semble avoir encore quelques années devant elle.
XI.Les flux de l’impression transactionnelle et de l’éditique sont abordés avec Pitney Bowes:
La technologie HP jet d’encre haut volume est particulièrement adaptée aux applications de l’impression transactionnelle de documents de gestion, au transpromo et au marketing direct.
Dans les intégrations dans les environnements AFP ou IPDS, HP a conclu un partenariat avec Pitney Bowes qui distribue, sous sa marque, les Presses Ink Jet IJ20, IJ 30 et IJ 40, configurées en environnement éditique.
Conclusion HP IPG: de la vente de machines à la capture de pages puis à l’offre de services internet
La baisse programmée des volumes d’impression me parait un facteur important qui explique cette nouvelle stratégie de HP IPG.
Dès 2001, VJ a entrainé HP vers une première mutation : de la vente d’imprimantes, l’entreprise est passée à des objectifs de capture de pages (d’où les volumes considérables, constatés et à venir, pris à l’offset, à la sérigraphie, et autres technologies traditionnelles).
La prochaine étape majeure consiste à intégrer un modèle « fourniture de services internet» à HP Imaging & Printing Group.
il est évident que HP ne vendra directement ni prestations d’impression, ni création graphique, ni gestion de bases de données ; en revanche, il me semble clair que l’on se dirige vers un modèle que je comparerais à iTune ou à la vente d’Apps. Comme Apple, HP et sa gigantesque future architecture dans le Cloud (le cœur de métier de l’entreprise, rappelons-le) servira de « facilitateur technique » entre des fournisseurs de services et leurs clients. Les prix d’accès et les modalités économiques restent à définir, mais je fais confiance à une entreprise née aux USA, le pays où « Business of America is Business ».
HP IPG nous aura prouvé une nouvelle fois , dans une démonstration imparable, que les Univers du Print et du Web sont à jamais entrelacés.
Patrick CAHUET
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