De l’avis de tous, la transformation digitale apporte de la valeur, oui mais laquelle ?
Il y a quelques années les Directions informatiques portaient la technologie et distribuaient les cartes de l’innovation au grès de leur stratégie ; puis se sont imposées les DSI qui opéraient plus largement. Aujourd’hui l’informatique n’est plus seul décideur ; les Directions Générales sont totalement impliquées ; ou en tout cas doivent l’être. Suivant les chiffres, partagés lors des Journées de la Transformation Digitale, figurant dans l’une des dernières études PwC, 57% des dirigeants attendent de la croissance grâce aux innovations apportées par la transformation digitale. 43% ont d’ailleurs créé des postes de Chief Digital Officer au sein de leurs entreprises. Ces CDO figurent dans l’organigramme aux côtés des DSI. La formation interne est également à l’honneur ! 65% des organisations plébiscitent les outils de formations numériques. Les Directeurs Financiers font, de leur côté, de la Stratégie de développement leur seconde priorité (52%), derrière l’optimisation des processus (51%). Plus loin arrivent la maîtrise des risques juste avant l’organisation et la gestion des talents ; puis la sécurisation des paiements.
Transformation digitale, vecteur d’emploi
Pour la passionnante Joëlle Durieux, Directrice Générale du Pôle de compétitivité mondial FINANCE INNOVATION, la transformation digitale tire l’emploi car elle est souvent portée par les PME et les Startups ; elles-mêmes structures créatrices d’emplois. Celles-ci ne manquent pas d’audace et d’ambition et se lancent dans le développement international. Grande tendance incontournable, avec la mondialisation pour toile de fond, la technologie, et les nouvelles compétences qui vont de pair, est le fondement de la transformation digitale.
« Les grands groupes Français doivent être vigilants car notre pays fourmille de talents. Le vivier Français attire les investisseurs étrangers. La Silicon Valley regorge de savoir-faire issu de notre hexagone. Il faut que les grandes organisations nationales accélèrent et augmentent leur actions auprès de nos pépites ».
La connaissance métier est cruciale, tout comme le Capital Confiance qui, de son côté, est porté par les grands groupes. Ceux-ci ont un rôle essentiel à jouer dans le puzzle géant de la réussite Française. Ainsi alors que précédemment ces mêmes grandes organisations semblaient snober les audacieux entrepreneurs créatifs, elles s’appuient désormais sur leur savoir-faire et sur les innovations qu’ils apportent. Créant ici des pépinières, investissant là dans le capital, finançant des projets, organisant des Hackathons, achetant des-dites pépites… Le jeu est de booster l’innovation pour mieux en bénéficier. « Une complémentarité intelligente et indispensable. Les uns créent le moteur, les autres y apportent l’énergie pour avancer. »
« Nous sommes enfin réellement entrés dans l’économie de la connaissance ! » annonce Jean-Pierre Blanger, Ricoh France. « L’intelligence artificielle accélère encore la vitesse des évolutions que nous connaissons. De 1989 où naissaient les premiers ateliers de dématérialisation de la documentation aux digital workplace d’aujourd’hui, nos univers personnel comme professionnel ont totalement évolué ».
Le numérique ne suffit pas, l’humain reste fondamental !
« Dans les métiers de la finance, paradoxalement, les clients ne vont plus dans les agences mais ne veulent pas qu’on les ferme. On a besoin de l’humain, d’échanges » évoque Sébastien Descours, Associé fondateur de Spectre Intelligence – ETHIRES. Mixant Technologie et Humain le collaboratif est naît. Pour Olivier Arroua de Selenis, « changer c’est accepter l’évolution ». La technologie est un terrain de jeu immense et sans limites pour les métiers de la finance, de la santé et du commerce ; la blockchain, l’intelligence artificielle, etc. apportent de l’oxygène mais créent une course effrénée vers l’inconnu, anxiogène par nature. Ainsi, un juste équilibre tente de se créer entre innovation technologique et humain. Si « la valeur du client est directement proportionnelle à la fidélité client » pour Olivier Arroua, il n’en demeure pas moins vrai que les clients/consommateurs sont au cœur des préoccupations des financiers. « Il ne faut pas non plus négliger le rôle des régulateurs et l’impact des décisions qu’ils prennent. La compliance est bloquante aujourd’hui ; il nous faut passer de la conformité à l’éthique ; recentrer les débats autour de l’humain et des échanges ».
« Nous sommes dorénavant dans un monde de Social Business. On le voit partout ; il impact tout et répond à un besoin réel actuel. Les BlablaCar, Pot commun, Bon coin, … en sont des exemples Business. Les consommateurs en bénéficient par ailleurs. Les employés aussi ; les formations se sont démocratisées grâce aux MOOC, COOC, … » explique Sébastien Descours.
Intégrant tant les capacités de la machine, que la connaissance, que l’humain, l’ère du collaboratif s’est instillé naturellement dans notre quotidien. Pour Joëlle Durieux « nous sommes en quête de sens ; la technologie est un moyen qui ne remplacera jamais le sens qu’il y a dans le moteur des humains ».
Nous lui donnerons le mot de la fin au travers d’un beau Cocorico: « La France a cela de différent : ses Valeurs ! Tandis que le bien technologique n’attend pas et est partagé par l’ensemble des nations, la France a un pouvoir d’attractivité multiple. » Joëlle Durieux