Si le terme d’objets connectés est très usité en France, la littérature scientifique lui préfère le terme « Internet des objets » (IoT), qualifiant ainsi ce que certain appelle révolution comme une évolution importante de l’Internet. Pour rappel, la première phase de l’Internet est nait avec la connexion de deux ordinateurs ; ensuite le World Wide Web tel que nous le connaissons sous le générique « Internet ». Ces dernières années ont vu l’émergence de l’Internet mobile et récemment les réseaux sociaux ont amplifié le phénomène. Enfin, on se dirige vers l’Internet des objets où, chaque jour, des objets sont connectés à Internet et communiqueront les uns avec les autres. On estime qu’il y aura en 2020, de 50 à 100 milliards d’appareils connectés à Internet. Selon BCC Research, le marché mondial des capteurs devrait atteindre 91,5 milliards $ en 2016, un taux de croissance annuel de plus de 8%. Dans la guerre des chiffres, en 2015, selon le Gartner, il devrait déjà y avoir 4,9 milliards d’objets. Et on devrait atteindre les 30 milliards en 2020 voire 212 milliards selon IDC.
Ces chiffres mettent en évidence la complexité du système ainsi que le volume de données à traiter et à interpréter : on rejoint le monde des Big Data. Les informations sont mondialement collectées et diffusées. Les interconnexions sont plus nombreuses et accroissent la difficulté à traiter ces données, à décider et à personnaliser l’offre. On doit également imaginer l’inquiétude du consommateur de ce qu’on fait de ses données (Privacy Concern). Mais si la mobilité a demandé aux entreprises de revoir l’organisation des services à la clientèle en éliminant les silos au profit d’un processus transversal, l’Internet des objets remettra probablement en cause les business modèles de bien des sociétés.
Mais quels objets pour faire quoi ? Diverses variables sont à prendre en considération telles l’usage, la valeur perçue, les services innovants, le degré d’expérience digitale, l’implication de la marque, etc … Le professeur C. Benavent rappelait dans un de ses récents articles ceci : « le digital n’est pas une solution pour le consommateur, mais d’abord un coût. Les consommateurs le supportent dans la mesure où il est un investissement qui rapporte en lui permettant d’atteindre ses buts et qu’il est suffisamment motivé pour les atteindre. »
Où en est la Banque aujourd’hui ?
Authentification sécurisée via le smartphone, consultation du solde de ses comptes, des dernières opérations, géolocalisation d’un distributeur ou de l’agence la plus proche, possibilité de contacter un conseiller etc. On constate qu’il s’agit souvent d’extension d’applications pensées pour le smartphone adaptées principalement aux Google Glass ou aux montres connectées.
Dans la Banque, l’Internet des objets connectés reste encore à inventer !
Didier Delhaye, associé TiKibuzz